Page:About - ABC du travailleur, 1868.djvu/91

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le voleur armé, le voleur de plain-pied et le voleur par escalade, le voleur qui trouve la clef sur la porte et le voleur qui la crochète ou qui l’enfonce, parce que la sécurité générale est d’autant plus menacée qu’il existe des malfaiteurs plus hardis, plus violents et plus expérimentés.

Le chiffre exact des biens qui ont passé d’une main dans une autre n’est qu’une question secondaire, si le moindre vol qualifié diminue la valeur de toutes les richesses existantes jusqu’à ce que le coupable soit pris.

Parmi les conséquences que le vol entraîne à sa suite, il y en a deux que je n’ai pas le droit d’omettre, car elles intéressent directement l’économie sociale :

Les biens volés sont des biens perdus.

Les biens volés sont corrupteurs.

Rien de plus philosophique et de plus vrai que ce vieux dicton populaire : « Bien mal acquis ne profite jamais. »

Un honnête ouvrier tient à son gain comme à ses yeux. C’est le prix de sa peine. Il s’est levé matin six jours de suite ; il a travaillé assidûment dix heures par jour, quelquefois plus. Il a soufflé, sué ; quand il tient l’argent de sa paye, il peut dire sans exagération : » Je l’ai tiré de mon propre corps ; c’est ma chair et mon sang ; j’ai battu mon-