Page:About - ABC du travailleur, 1868.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sont de détestables plaisants. L’état de nature est pour l’homme un état de malpropreté, de privations, de maladies sans nombre et de mort prématurée. Nous connaissons encore un certain nombre de peuplades qui vivent dans l’état de nature. La vie moyenne, sous les climats les plus doux, est chez elle de douze à treize ans. On vit trente-neuf ans en moyenne chez les peuples civilisés de l’Europe. Sans sortir de nos pays, nous pouvons constater une différence sensible entre la vie et la santé du paysan mal soigné, et celle du citadin qui loge à la porte de Robin et de Nélaton.

Cela dit, j’aime à croire que vous ne refuserez pas d’inscrire le médecin au premier rang sur la liste des producteurs.

Si vous accordez cet honneur aux hommes qui nous guérissent, vous ne pouvez le refuser aux gens de bien qui nous instruisent. Plus on sait, plus on peut, nous l’avons déjà dit. Faire des hommes instruits, c’est faire des hommes utiles, et celui qui nous donne le moyen d’être utiles, n’est-il pas utile avant nous ?

Voici ce que je lis dans un traité de morale pratique, qu’il ne m’appartient pas de juger en bien ni en mal :

« Celui qui a planté un arbre avant de mourir