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met le salaire, elle rétribue les travailleurs en raison de leurs services et paye le gérant plus cher que le manœuvre, sans le considérer comme un parasite. C’est un patron à quatre-vingts têtes, qui raisonne et défend ses intérêts comme tous les autres patrons.

Elle emploie des centaines d’ouvriers, cette société coopérative, et elle leur paye un salaire fixe, ferme, définitif, qui n’est nullement un à-compte sur le produit du travail. Seulement ces ouvriers portent le nom flatteur d’auxiliaires. Rien n’est plus contradictoire aux principes de la coopération théorique. Mais écoutez M. Cohadon, qui est un esprit pratique :

« Voici pourquoi il est impossible de ne pas employer des auxiliaires : on ne peut refuser de satisfaire la clientèle quand elle vous offre des travaux ; sans cela, on la perd. En principe, une association ne doit faire travailler que ses membres ; mais dans la pratique cela est matériellement impossible. Il est également impossible d’assurer aux auxiliaires une part des bénéfices. D’abord est-on bien sûr d’avoir toujours des bénéfices ? Et s’il y a des pertes, les auxiliaires devront-ils, pourront-ils en prendre leur part ? Et puis est-il possible de donner aux auxiliaires un droit d’immixtion dans les affaires de la société ? Comment établir leur