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Supposez un moment que les ouvriers tailleurs de diamant se réunissent en société coopérative. Pensez-vous qu’ils arrivent à un résultat analogue en partant d’un capital de 2 fr. ?

Les ouvriers lunetiers produisent 60 fr. d’ouvrage avec 15 fr. de matières premières. La main-d’œuvre, chez eux, ajoute 75 pour 100 à la valeur du produit. Ils étaient donc dans d’excellentes conditions pour s’unir en société coopérative ; aussi ont-ils parfaitement réussi. Mais après avoir débuté sans capital (ils étaient endettés de 650 fr. en 1849), ils ont compris la nécessité d’appeler l’argent à leur aide. Écoutez la déposition de M. Delabre : « L’apport social a été fixé à 300 fr., mais nous avons reconnu que cela ne suffisait pas. De nouveaux associés sont venus et l’apport social a été porté à 1000 fr., puis à 5000 et à 10000 fr. ; nous pensons môme à le porter à 15 000 fr. Nous avons fait cette année (1866) pour plus de 600 000 fr. d’affaires, » Ils font 600 000 fr. d’affaires, mais leur fonds social est de 300 000 fr. (Déposition de M. Muneaux.)

Le travail des tourneurs en chaises, comme celui des formiers et des lunetiers, ajoute une plus-value considérable à la matière première. Une société coopérative, fondée par eux en 1848, a réuni jusqu’à cent sept membres, qui faisaient pour