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consommation personnelle. Les quarante pour cent que l’ouvrier donne en trop ne sont pas confisqués par des parasites ; ils servent à payer le travail, le loyer et les risques d’une foule de petits producteurs, épiciers, charbonniers, porteurs d’eau, charcutiers, bouchers, etc., qui transportent, conservent, détaillent la marchandise et la mettent à la portée du petit consommateur.

Évidemment l’ouvrier serait plus heureux s’il pouvait s’affranchir de cet impôt. Une réduction de 40 pour 100 sur tout ce qu’il achète équivaudrait à une augmentation d’autant sur son salaire. Fournissez-lui le moyen d’acheter en détail au prix du gros, la journée de cinq francs se trouvera portée à sept, sans que le patron donne un centime de plus, sans que le prix de revient des produits manufacturés soit élevé d’un centime.

C’est une vérité si frappante que plusieurs grands manufacturiers et quelques riches compagnies l’ont déjà mise en pratique. La Compagnie du chemin de fer d’Orléans se fait négociante et détaillante au profit de ses 14 000 employés. Elle leur livre en détail, au prix du gros, les aliments, le vin, le combustible, le linge, les habits, et généralement toutes les choses nécessaires à la vie. Par ce moyen, elle augmente de 40 pour 100 le total des salaires, et cela sans bourse délier. Cependant il ne