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doublé le prix de leurs services. Je ne refuse pas de payer les autres plus cher, mais à charge de revanche. » Rien n’est plus juste ; on augmente tous les traitements, et le budget de deux milliards s’élève à quatre. Or qui est-ce qui paye le budget ? Tout le monde.

Et que dira le bon propriétaire ? Que dira le capitaliste en présence du renchérissement universel ? Nos impôts sont doublés, nous payons deux fois plus cher qu’autrefois les services du paysan, de l’ouvrier, du domestique ; n’est-il pas juste et naturel de doubler notre salaire à nous, c’est-à-dire le loyer de nos capitaux, de nos maisons et de nos terres ?

En fin de compte, les cordonniers, qui croyaient avoir remporté une belle victoire en doublant le taux du service qu’ils vendent, s’apercevront qu’ils ont doublé en même temps le prix de tous les services qu’ils achètent.

Tous les hommes, nous l’avons dit et prouvé, sont à la fois producteurs et consommateurs. Si tous ensemble nous doublons nos salaires, chacun gagnera cent pour cent comme producteur et les perdra comme consommateur, et rien ne sera modifié dans l’échange des services.

Je me trompe : cette élévation de tous les prix nous obligerait à remuer deux fois plus de mon-