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mille francs chacune. Vingt mille francs ne sont pas un gros capital, mais ils constituent un instrument d’une certaine puissance. L’homme qui a vingt mille francs obtient, sans trop de difficulté, s’il est honnête, trente mille francs de crédit ; il n’est pas assez riche pour vivre les bras croisés, mais il aies moyens de travailler utilement. Il peut songer au mariage, obtenir la main d’une femme, et se donner le luxe de la paternité. Le capital lui permet de fonder une famille, l’esprit de famille le pousse à l’épargne, et l’épargne augmente son capital.

Selon toute apparence, ce modeste travailleur laissera sur la terre un patrimoine grossi et deux ou trois enfants élevés. Il aura donc contribué au progrès, ajouté quelque chose à l’inventaire général, qui se compose des biens réalisés et des forces intelligentes.

L’homme trop riche n’épargne point, puisqu’il n’a pas besoin d’épargner ; l’homme trop pauvre n’épargne point, parce qu’il gagne à peine le nécessaire ; si par hasard il se trouve à la tête de quelques francs, il est porté à les dépenser en excès, car s’il les mettait de côté il ne serait pas sensiblement moins pauvre. Prêchez-lui l’économie, il vous répondra : « A quoi bon ? cela n’en vaut pas la peine. » On n’a pas besoin de recommander l’épar-