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Ah ! çà mais, tout le monde est donc salarié, excepté l’homme qui vit de ses rentes ?

Je n’excepte pas même celui-là.

Les rentes sont toujours payées par quelqu’un, n’est il pas vrai ? Et personne ne les paye par plaisir, mais en échange d’un service. Le fermier rétribue le service qu’on lui a rendu en lui prêtant quelques hectares de terre. Le fermage est donc le salaire du propriétaire foncier.

Le locataire paye quatre fois par an l’abri modeste ou somptueux qu’un autre homme lui prête : chaque terme est un salaire perçu par le propriétaire de la maison.

L’industriel et le marchand qui travaillent avec l’argent d’autrui payent salaire au capitaliste qui les commandite.

Le voyageur qui prend son billet dans une gare paye salaire aux entrepreneurs de transports, c’est-à-dire à vous, à moi, à tous ceux qui possèdent une action de chemin de fer en portefeuille.

L’État, ou la communauté des citoyens, salarie quatre fois par an tous ceux qui lui ont avancé leur agent, soit pour les dépenses de la guerre, soit pour les travaux de la paix. Titres sur l’État, actions, obligations, créances chirographaires ou hypothécaires, maisons de ville, biens-fonds, tout ce qui