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tuels de l’affaire, mais son contrat est forme], et en cas de malheur personne n’a un centime à réclamer de lui.

Les médecins, les avocats, les avoués, les notaires, les huissiers, les agents de change, les courtiers de commerce, les banquiers travaillent tous en vue d’un salaire aléatoire. Qu’on l’appelle honoraires, courtage, commission, agio, peu importe ; c’est toujours un salaire, la rétribution d’un service.

Les fonctionnaires petits et grands jouissent d’un salaire fixe, qui porte divers noms, mais qui ne diffère en rien du salaire perçu par les commis de magasin et les ouvriers à la journée. Les appointements d’un garde champêtre, les remises d’un percepteur, les gages d’un exécuteur, le traitement d’un évêque, d’un recteur, d’un professeur, d’un préfet, d’un ministre, la solde d’un maréchal de France, l’indemnité d’un représentant, la dotation d’un sénateur, la liste civile d’un souverain, salaires, salaires, salaires ! Dans un État républicain, le premier de tous les salariés est le président ; dans une monarchie, c’est l’empereur ou le roi. Le salaire n’est donc pas humiliant en lui-même, puisque la plus haute ambition d’un homme est d’obtenir le plus gros salaire inscrit au budget.