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d’une mauvaise affaire aussi scrupuleusement que d’une mauvaise action. La France, l’Italie, la Suisse, l’État du Pape et la Belgique n’avaient donc pas le droit de fabriquer la monnaie d’argent aux frais du public, dès que les particuliers abandonnaient cette opération comme ruineuse.

Cependant il fallait nous mettre entre les mains une mesure des valeurs inférieures à la plus petite monnaie d’or, qui est de cinq francs.

On résolut d’importer le billon d’argent, dont l’expérience est faite en Angleterre depuis un demi-siècle.

Qu’est-ce que le billon ?

Il faudrait n’avoir pas deux sous dans la poche pour ignorer qu’il existe. Quant à le définir, peu d’hommes en sont capables, par le temps d’insouciance et de richesse où nous vivons.

Le billon est un substitut métallique de la monnaie ; il la remplace dans les petites transactions, il l’accompagne sous le nom d’appoint dans les grandes ; il comble les lacunes que la monnaie véritable ne peut remplir.

L’évaluation de tous les biens se fait et se fera toujours en véritable monnaie. Lorsque le boulanger vous cède un petit pain d’un sou, il entend recevoir en échange 25 centigrammes d’argent à 900 millièmes, ou 16 milligrammes d’or au même