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francs valait 2 francs moins 2 centimes environ ; la pièce de 1 franc valait un peu plus de 99 centimes, la pièce de dix sous valait dix sous moins un demi-centime, la pièce de quatre sous en valait quatre, moins une différence impossible à évaluer en centimes.

Un beau jour (qui fut un mauvais jour pour la monnaie d’argent), on s’aperçut que le deuxième de nos métaux précieux par ordre de mérite était pour ainsi dire soutiré ; qu’il sortait de chez nous par des fissures invisibles et s’écoulait vers l’Inde, vers la Chine, vers les pays de l’extrême Orient Le phénomène s’expliquait par des raisons très-naturelles. Quel est l’homme assez neuf pour conserver sa monnaie lorsqu’on viendra lui dire : Donnez-moi mille francs, je vous en rends sur l’heure mille vingt-cinq ? Vous en offrît-on mille cinq, ou mille et un, ou mille francs dix sous, vous n’hésiteriez pas une minute. Tout le monde s’empressa donc d’échanger l’argent contre l’or, dès que l’argent se mit à faire prime. Quiconque possédait une épargne en argent la troqua avec bénéfice contre une somme en or. L’exportation chargea notre argent blanc sur des navires au long cours ; on fit des pacotilles où les pièces de cinq francs, de deux francs, d’un franc, de cinquante et de vingt centimes s’en allaient dans