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paquet de tabac, un mètre de calicot, un litre de vin d’Argenteuil.

Une numération fondée sur le gramme d’argent pourrait exprimer les valeurs les plus considérables ; une série qui part du gramme d’or est forcément plus limitée ; elle ne peut descendre au-dessous de 3 fr. 10 centimes ; encore une monnaie de 3 fr. 10 centimes en or serait-elle exposée à s’envoler au vent.

L’argent lui-même ne peut pas se faire assez petit pour payer un petit pain ou une boîte d’allumettes. La pièce de cinq centimes en argent pèserait 25 centigrammes et appartiendrait de plein droit au monde microscopique. Malgré cette insuffisance, qui a nécessité l’emploi du billon, l’argent est non-seulement utile mais indispensable à la mesure des valeurs au-dessous de cinq francs.

Ainsi, la civilisation est armée de deux instruments merveilleusement propres à la mesure des valeurs. L’or, pris à part, est une admirable monnaie ; son seul défaut est de n’évaluer que les biens d’un prix élevé. L’argent, de son côté est une monnaie irréprochable, sauf qu’elle tient trop de place et qu’elle pèse un peu trop.

L’argent peut tout évaluer, à partir de cinquante centimes ; l’or peut tout évaluer à partir de cinq francs.