Page:About - ABC du travailleur, 1868.djvu/221

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dans l’instant où nous parlons, on échange un kilogramme d’or pur contre quinze kilos et demi d’argent pur. Le rapport entre les deux métaux est donc de 1 à 15 1/2.

Pour les usages de la vie, dans une civilisation avancée comme la nôtre, l’or a un grand avantage sur l’argent : il est plus portatif. Cent cinquante-cinq pièces de 20 fr. valant ensemble 3100 fr. ne pèsent qu’un kilogramme. C’est un fardeau qu’on peut voiturer dans les poches sans en être incommodé. La même somme, en argent, pèserait quinze kilos et demi ; la charge moyenne d’un commissionnaire parisien ; la moitié du bagage permis à chaque voyageur sur nos chemins de fer. L’or est donc une monnaie qui devient indispensable à mesure que les besoins se compliquent et se raffinent, que les communications s’étendent, que les sociétés s’enrichissent.

Nous produisons, nous consommons, nous échangeons, nous voyageons beaucoup plus que les Français du dixième siècle par exemple ; l’or nous est donc plus nécessaire.

Sans remonter si haut, chacun de nous peut se reporter à l’âge heureux où vingt sous d’argent blanc lui assuraient du plaisir pour tout un dimanche. Comme on avait des billes, des sucres d’orge et du pain d’épice pour vingt sous ! Maintenant