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Français comme aux Russes, aux Espagnols comme aux Américains, qu’ils ont devant les yeux 2, 5, 10, 25 grammes d’argent au titre de 900 millièmes. L’argent fin est impropre à la fabrication d’une bonne monnaie ; l’expérience a prouvé qu’un dixième de cuivre et neuf dixièmes de fin composaient l’alliage le plus satisfaisant. Les peuples civilisés ont l’habitude de manier cet argent décimé par le cuivre ; ils savent le ramener à sa valeur exacte par le plus simple et le plus familier des calculs.

Mais tandis que les économistes se félicitent de tenir enfin la monnaie universelle, une partie du monde civilisé choisit l’or pour commune mesure de toutes les valeurs, et démonétise l’argent. Comment ? Pourquoi ? Je vais tâcher de vous le dire.

L’or, vous le savez, a toutes les qualités requises pour faire une excellente monnaie. C’est un produit très-beau, très-utile et universellement recherché. Les sauvages de Christophe Colomb ne le foulaient pas aux pieds, comme on l’a prétendu ; ils en ornaient leurs personnes et leurs temples ; ils l’échangeaient entre eux contre les autres biens.

Il est non-seulement plus beau, mais aussi plus rare que l’argent. Étant plus demandé, il a plus de prix et contient une valeur plus grande sous un égal volume.