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forme en pièces de cent sous, et cela ne vous coûte qu’un franc cinquante par kilogramme, c’est-à-dire moins de quatre centimes par pièce, comme je vous l’ai dit. Un kilo d’argent aux neuf dixièmes vaut donc, tout monnayé, deux cents francs moins trente sous.

S’il vous plaisait demain de refondre ces quarante pièces de cinq francs pour en faire soit un lingot, soit une soupière, vous seriez dans votre droit, mais vous perdriez le montant des frais de fabrication, c’est-à-dire un franc cinquante.

Pour que le kilogramme d’argent frappé à la Monnaie vaille un franc cinquante de plus qu’un lingot du même poids et du même titre, il faut que le travail du monnayage lui ait donné un supplément d’utilité.

En effet, cette opération nous épargne du temps et du tracas pour plus d’un franc cinquante. Mettez-vous un moment à la place du bourgeois de Paris qui serait obligé d’aller à ses emplettes avec deux cents francs en lingots.

Avant de sortir de chez lui, il découperait son argent en morceaux de toutes grosseurs, ce qui n’est déjà pas une petite affaire. Mais une fois chez les marchands, quelle autre série de tribulations ! Chaque emplette entraînerait forcément deux opérations : le pesage du lingot et l’essayage, ou vérifi-