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moins que vingt-deux grammes et demi d’argent pur, échangeables en tout pays contre les biens et les services qui valent cinq francs.

Beaucoup d’honnêtes gens s’imaginent encore que l’État, en frappant un disque de métal à l’effigie du souverain, lui assigne par cela seul une valeur arbitraire. D’autres, plus éclairés, croient pourtant que le monnayage augmente sensiblement la valeur du métal ; que le gouvernement prélève un droit sur la monnaie qu’il frappe : je me suis laissé dire et j’ai tenu pour vrai dans mon enfance qu’une pièce de 5 fr. cassée ou fondue ne valait plus que 4 fr. 50.

La vérité est qu’une pièce de 5 francs contient de l’argent fin pour 5 francs moins trois centimes et trois quarts ;

Que l’État ne prélève aucun impôt sur les monnaies fabriquées en France ;

Que, d’ailleurs, ce n’est point l’État qui fabrique la monnaie, mais un entrepreneur, travaillant sur les commandes des citoyens, sous la surveillance absolument gratuite de l’État.

Nous avons tous le droit de faire frapper monnaie. Si vous gardez dans votre cave un lingot d’argent pur, si vous trouvez dans un héritage un lot de vieille argenterie, vous portez ces matières à l’entrepreneur, qui travaille à façon ; il les trans-