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l’avant-bras d’un homme moyen, depuis le bout des doigts jusqu’au coude. Pour mesurer la longueur d’une route, on disait : Il y a tant de pas à faire avant d’arriver au bout. Tous les peuples ont commencé par l’emploi des mesures approximatives, comme le doigt, la palme, le pied, la brasse, l’écuelle, la cruche, etc. Ces étalons, tout grossiers qu’ils étaient, rendaient un grand service à l’homme. L’expérience enseigna de bonne heure que le meilleur moyen de comparer deux, quantités entre elles était de les comparer l’une après l’autre à l’unité.

Mais s’il ne faut qu’un peu de géométrie pour mesurer les longueurs, les surfaces et les volumes ; si la balance suffit à mesurer le poids des corps les plus divers, la mesure des valeurs était bien autrement délicate et requérait l’emploi d’un nouvel instrument. La diversité de nos besoins est infinie ; infinie est la diversité des biens et des services que nous produisons, que nous consommons, que nous échangeons entre nous. Le moyen, s’il vous plaît, de comparer exactement la valeur de choses si diverses ? combien y a-t-il de litres de blé dans une heure de musique ? Combien de poires d’Angleterre dans une consultation de médecin ? La journée d’un chef de bureau vaut-elle vingt kilogrammes de fer laminé, ou vingt-cinq ?