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ils ont été plus abondants et plus offerts de jour en jour ; songez que l’Amérique est découverte depuis trois siècles et demi ; que l’Australie et la Californie sont en plein rapport depuis plus de douze années ; que la civilisation européenne possède une quantité d’argent et d’or évaluée à quarante milliards, et que malgré tout cela, en France, ce matin, celui qui veut céder un kilogramme d’or trouve en échange six ou sept mille kilogrammes de blé ! Pour un seul kilo d’or, on achète plus de pain que huit mille hommes n’en peuvent manger en un jour !

Transportez-vous à quarante siècles en arrière et tâchez de vous représenter la masse de biens qu’on obtenait en échange d’un kilogramme d’or !

L’attention des hommes se porta nécessairement sur ces deux produits admirables : on les étudia de près. On trouva le moyen de les affiner tant bien que mal ; on constata qu’ils étaient des corps simples, toujours et partout identiques à eux-mêmes dans l’état de pureté. On apprit à les reconnaître, non-seulement à la couleur, au son, à la pesanteur mais à des signes plus infaillibles. On s’avisa par réflexion que ces produits étaient ceux qui renfermaient la plus grande valeur sous le plus petit volume ; qu’ils étaient plus faciles à transporter, à conserver, à cacher que tous les