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cents pour faire l’épaisseur d’un millimètre. Cette propriété du métal le plus brillant nous permettra d’égayer par un peu de dorure les intérieurs les plus modestes. Un seul gramme d’argent, qui vaut un peu plus de vingt centimes, peut s’allonger sans se rompre en un fil de deux kilomètres et demi. Avec deux grammes d’or, qui valent moins de 7 francs, on peut couvrir un fil d’argent de cinq cents lieues (200 myriamètres en longueur). Est-il donc étonnant que des matières dotées de si merveilleux attributs aient été recherchées dès l’enfance du genre humain ? A peine a-t-on le nécessaire qu’on se met à poursuivre le superflu. Et les métaux précieux étaient sans contredit la superfluité la plus désirable avant l’invention des arts. L’or et l’argent lurent donc avidement demandés partout où ils se montrèrent. Ai-je besoin d’ajouter qu’ils furent beaucoup moins offerts ?

Les mines les plus riches du monde étaient inconnues de l’Europe ; la chimie n’existait pas, la métallurgie était dans l’enfance. Quelques morceaux d’argent natif, quelques grains d’or récoltés dans le lit d’un ruisseau : voilà les premiers éléments qui vinrent s’offrir à l’échange. Sur quel pied ? A quel prix ? J’ose à peine y penser. Songez que la valeur des métaux précieux a constamment baissé depuis les premiers temps de l’histoire, car