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d’erreurs et d’abus ; longtemps encore il faut qu’elle subisse la tyrannie des faits antérieurs.

La célèbre nuit du 4 août supprima en même temps les privilèges et la vénalité des charges. Les grades de l’armée et les fonctions de la magistrature furent distribués gratuitement par le pouvoir à ceux, qui en paraissaient dignes. Quant aux offices qui sont proprement des industries, tout citoyen fut libre de les exercer. L’agent de change, le courtier, le commissaire-priseur, etc., ne sont que des intermédiaires entre le vendeur et l’acheteur. L’entremise est un genre de production comme un autre : se fit intermédiaire qui voulut.

La forte discipline de l’Empire crut garantir les intérêts de tous en donnant à ces travailleurs libres la qualité et les obligations des fonctionnaires publics. C’était l’esprit du temps. Mais du moins Napoléon n’engageait pas l’avenir. Le pouvoir crée les places qu’il juge nécessaires, mais il se réserve implicitement le droit de les réduire ou de les abolir lorsqu’elles paraîtront inutiles. L’équité veut qu’on procède avec ménagement dans la voie des suppressions et qu’on évite de troubler des existences laborieuses et honorables. Mais ces réserves faites, l’État est toujours maître de rendre à tous les citoyens l’usage d’un droit naturel confisqué au profit de quelques-uns. Supposez que les officiers