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perdrait des garanties que l’on croit encore indispensables.

Ce qu’on peut affirmer dès aujourd’hui c’est que toutes les libertés personnelles, industrielles, commerciales nous sont accordées en principe. Quelques-unes ont déjà passé dans le domaine des faits ; l’enquête est ouverte sur les autres.

Nous avons obtenu en quelques années : la suppression des passe-ports, c’est-à-dire le droit d’aller et de venir sans contrôle ; la liberté de la boulangerie, de la boucherie, de l’imprimerie, de la librairie et des entreprises dramatiques ; l’abolition du monopole qui avait accaparé les voitures de Paris ; le droit de coalition qui permet aux ouvriers de lutter à armes courtoises, mais égales, avec leurs patrons ; la liberté du courtage ; la fin du maximum qui régissait la vente du pain ; une révolution radicale dans le système douanier.

Toutes ces lois et ces décrets sont inspirés par la même idée ; c’est l’application prudente et progressive d’un seul principe.

Les institutions gênantes, dont quelques-unes viennent d’être abolies, quelques autres modifiées et les autres visiblement ébranlées, étaient toutes des legs du passé. Une société mal assise peut se déplacer en un jour et choisir des bases plus logiques, mais elle emporte avec elle tout un bagage