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C’est beaucoup que les travailleurs aient appris à se tenir en garde contre les charlatans de l’économie politique, ces vendeurs de pierre philosophale qui promettent de doubler nos richesses en arrêtant le labeur qui les produit.

C’est beaucoup que les efforts tentés pour organiser despotiquement le travail aient échoué sous les yeux de la foule, et que les déshérités eux-mêmes aient compris que leur salut ne pouvait être que dans la liberté.

C’est beaucoup qu’un pouvoir nouveau, issu de la nation et directement intéressé à procurer le bien-être au grand nombre, ait eu l’esprit d’abandonner en principe le système de tutelle, qui avait fait ses preuves d’incapacité.

Pauvres qui voulez être riches (et vous avez bien raison), ne demandez qu’une chose au ciel : la liberté de produire et d’épargner paisiblement. Le travailleur était à plaindre sous Louis XIV ; mais il était plus malheureux encore sous Marat, et je n’ose penser à ce qu’il eût éprouvé sous la tutelle effroyable de Babeuf.

Proudhon a dit quelque part : « Toutes les sectes socialistes, depuis Lycurgue jusqu’à M. Cabet, gouvernent par l’autorité. » Et Proudhon lui-même aurait eu besoin d’une autorité plus souveraine que celle de Louis XIV pour imposer au peuple