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quatre francs n’étaient pas seulement une subvention ridicule ; c’était un lourd impôt prélevé sur le travail des provinces pour empêcher le travail à Paris.

Tous les régimes qui se sont succédé nous offrent un spectacle uniforme. C’est toujours le Pouvoir sérieusement appliqué à couvrir de sa tutelle les intérêts économiques des citoyens, et toujours une Opposition qui, pour renverser le Pouvoir, promet d’inaugurer un autre système de tutelle. L’autorité qui est, protège ou croit protéger ceux qui possèdent ; l’autorité qui veut être, promet sa protection à ceux qui n’ont pas. Vieux champ de bataille, et toujours stérile, malgré le sang dont nous l’avons arrosé.

Le socialisme, qu’on peut discuter aujourd’hui sans passion, a livré son dernier combat sous nos yeux, en juin 1848. Il est non-seulement vaincu, mais désarmé par le progrès des lumières et le redressement des esprits. Parmi ceux qui travaillent et qui souffrent dans la société française, on ne trouverait plus mille hommes assez ignorants de leur propre intérêt pour chercher un soulagement dans le désordre et la violence. Le problème de l’aisance universelle n’est pas encore résolu, je l’avoue, mais il est sainement posé, et c’est beaucoup.