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donnait le pain au prix de trois sous la livre, trois sous en assignats ! Or il y eut un moment où trois sous en assignats ne valaient pas la centième partie d’un centime en argent, puisque 2000 fr. de papier représentaient 15 sous. Le pays donnait plus de 90 millions argent, chaque année, pour procurer cette petite douceur aux habitants de Paris. Partout ailleurs les denrées nécessaires à la vie étaient hors de prix, et le peuple ne savait à qui s’en prendre. Le peuple est toujours dans le même embarras quand il fuit une révolution, car les révolutions ramènent inévitablement la disette, et l’on a beau chercher, on ne met jamais la main sur les vrais accapareurs.

Hélas ! c’est que la cause unique de cette cherté est la révolution elle-même. C’est elle qui tarit la prospérité publique à sa source.

Le bon marché ne peut naître que de l’abondance.

L’abondance ne peut venir que du travail.

Et il n’y a point de travail sans sécurité, point de sécurité sans le jeu régulier des lois et des institutions nationales.

Les citoyens pauvres de Paris touchaient une indemnité de deux francs, en argent, lorsqu’ils assistaient aux assemblées de leurs sections, et les sections se réunissaient deux fois par semaine. Ces