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levés par le riche sur le travail du pauvre, la dîme, la corvée, la banalité, le champart, le banvin, sans préjudice de l’impôt rationnel que le citoyen doit toujours payer à l’État. Je n’étudie dans cette organisation que les effets de la tutelle royale et le mal qu’elle produisait à bonne intention. Le bon vouloir des rois n’était pas douteux ; ils avaient un intérêt direct à faire la fortune de leurs peuples. C’est dans ce but qu’ils réglaient tout : le travail, le repos, la culture, l’industrie, les semailles, les récoltes, la production et le commerce, substituant leur prétendue sagesse à la prétendue incapacité des citoyens. L’ordre social semblait fondé sur ce principe que l’homme livré à lui-même est incapable de bien faire. Tout le peuple marchait aux lisières, comme un grand enfant, mené par son roi ; et la prudence des gouvernants combinée avec la patience de gouvernés nous menait droit à la ruine !

Nous avons tous entendu dire que la Révolution de 89 avait remplacé la tutelle par la liberté. Qui de nous n’a senti son cœur battre au récit de l’admirable nuit du 4 août ? Pour ma part, je ne sais rien de plus beau que cette hécatombe des privilèges et d’abus spontanément immolés par les privilégiés eux-mêmes.

Mais si vous lisez l’histoire d’un peu près, la