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des étoffes façonnées, de l’orfèvrerie, de la musique efféminée ; il règle le mobilier de chaque famille, arrache la moitié des vignes du pays, prend tous les ouvriers de luxe et les envoie aux champs, décrète l’amende et même la prison contre ceux de ces pauvres qui cultiveront mal leur terre, établit « des magistrats à qui les marchands rendaient compte de leurs effets, de leurs profits, de leur dépense et de leurs entreprises. Il ne leur était jamais permis de risquer le bien d’autrui, et ils ne pouvaient même risquer que la moitié du leur… D’ailleurs la liberté du commerce était entière. »

Qu’en pensez-vous ?

Ce n’est pas sans dessein que j’ai cité deux livres écrits sous l’œil du grand roi, par deux précepteurs royaux, pour instruire deux héritiers du trône.

La royauté de droit divin croyait bien faire en touchant à tout ; elle imitait, dans la mesure de ses pauvres moyens, cette Providence d’en haut, qui surveille jusqu’aux infiniment petits du monde. Le prince était de bonne foi lorsqu’il privilégiait presque toutes les industries, lorsqu’il déterminait les conditions de capacité, de moralité et de finance sans lesquelles personne ne pourrait être orfèvre, ébéniste ou drapier.

Tandis qu’un certain nombre de citoyens étaient