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tendu vous pousse à instruire et à enrichir ceux qui n’ont rien ?

Ainsi, le pauvre doit souhaiter l’opulence au riche, et cela dans son propre intérêt.

Le riche doit souhaiter l’aisance au pauvre, et cela par égoïsme pur.

Et l’économie sociale s’élève à une telle hauteur qu’elle se confond avec la morale universelle.

Car la raison de l’homme est une, et il n’y a point de vérités inconciliables entre elles.

Mais qu’arriverait-il si les pauvres, par calcul, s’appliquaient à enrichir les riches ? Si les riches, par un sage égoïsme, s’appliquaient à enrichir les pauvres ? Qui est-ce qui ferait la bonne affaire en pareil cas ?

Tout le monde.

La surface que nous habitons est limitée, mais la production des biens utiles est sans limites. Ah ! les belles victoires et les vastes conquêtes, si, au lieu de batailler les uns contre les autres, nous unissions tous nos efforts contre l’aveugle et stupide néant !