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d’œuvre, pour se loger, pour s’outiller, pour vivre, a besoin des capitaux.

Il est malheureusement sûr que si les capitalistes étaient admis à régler seuls les conditions de l’échange, ils feraient en sorte d’obtenir beaucoup en donnant peu. Il n’est pas moins certain que si les prolétaires pouvaient fixer arbitrairement le tarif de leurs services, ils se feraient payer aussi cher que possible ; mais l’offre et la demande viennent équilibrer ces prétentions réciproques.

Or nous avons admis, sur la foi de l’expérience, que l’offre entraîne nécessairement la baisse, et que plus une marchandise abonde, plus on l’obtient à bon marché.

Donc il est évident que plus il y aura de capitaux ou de biens consolidés sur la terre, plus la main-d’œuvre pourra les obtenir à bon marché ou se faire payer cher, ce qui est tout un.

Les prolétaires sont intéressés à ce que le travail de leurs mains soit mis aux enchères par la concurrence des capitalistes. C’est à ce prix qu’ils parviendront à gagner non-seulement le nécessaire, mais le superflu, et à devenir capitalistes à leur tour, s’ils sont sages, car les épargnes du présent sont les capitaux de l’avenir.

Donc, au lieu de maugréer contre la fortune