Page:About - ABC du travailleur, 1868.djvu/149

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Comment obtiendra-t-il une part de ces richesses sans lesquelles il ne saurait vivre ?

En échangeant une partie de son travail actuel contre une fraction du travail consolidé. Sur dix heures qu’il passe à l’atelier, il y en a six ou sept qui seront échangées, sans qu’il s’en doute, contre le temps et le travail d’autres prolétaires, ses contemporains, qui se fatiguent pour lui tandis qu’il se fatigue pour eux. Le reste est consacré ci payer la jouissance ou la possession de biens durables qui existaient sur la terre avant lui : le loyer de sa maison, ses meubles, ses outils, l’intérêt des petites sommes qu’il emprunte, etc.

D’un autre côté, l’héritier des morts, propriétaire ou capitaliste, fait une opération inverse : il échange une partie de ses biens consolidés contre une certaine quantité de travail actuel. Lorsqu’il paye les gages de ses serviteurs, que fait-il ? Il donne un peu de capital, ou de travail ancien, contre une somme équivalente de travail nouveau. Lorsqu’il fait travailler, lorsqu’il envoie son maître d’hôtel au marché, lorsqu’il achète une paire de chevaux, c’est toujours le même commerce : il échange un produit de vieille date contre des produits plus récents dont il ne saurait se passer.

Ainsi, les détenteurs de capitaux ont absolument besoin de la main-d’œuvre, de même que la main-