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L’offre produit la baisse, c’est-à-dire que tous les biens utiles coûtent d’autant moins cher qu’ils sont plus abondants.

Si la quantité d’aliments, d’abris, de vêtements, de choses utiles, venait à doubler sur la terre, nous obtiendrions en cinq heures de travail ce que nous obtenons en dix. Si la totalité des choses utiles était réduite de moitié, il faudrait travailler vingt heures pour avoir ce qui nous en coûte dix. Cela n’est pas une simple hypothèse, mais une vérité démontrée par l’expérience.

Tous les hommes, sans exception, sont-ils intéressés à acquérir toutes choses à bon marché, c’est-à-dire à obtenir le plus de biens possible en échange du moindre travail ?

Oui.

Donc tous les hommes ont un égal intérêt à empêcher la destruction, à favoriser la production et l’épargne.

La destruction d’un bien, quel qu’il soit, affecte directement son possesseur, indirectement tous les autres hommes. L’incendie d’un quartier fait hausser les loyers dans toute une ville ; démolissez le quart des maisons construites sur la terre, tous les loyers hausseront d’un quart. Saccagez la moitié des récoltes de blé, et le pain coûtera deux fois plus cher l’année prochaine. Arrêtez la pro-