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dre erreur entraîne la perte de la somme et compromet la plus noble expérience que le génie de la charité ait jamais faite.

Ah ! qu’il était plus simple et plus commode de donner deux sous au mendiant de rencontre, sans s’inquiéter de ce qu’il en faisait.

Mais si la charité nouvelle exige plus de travail, elle portera d’autres fruits. Le don à l’oisiveté a fonctionné pendant des siècles ; il n’a produit que la misère ; le prêt au travail, inauguré d’hier, a déjà fait quelques hommes heureux et libres.

Il nous reste à parler d’une dernière classe de parasites : les joueurs de profession. Mais comme, il est impossible qu’un joueur soit toujours heureux, comme l’argent du jeu, n’ayant coûté aucun travail, s’écoule plus rapidement qu’aucun autre, comme il est presque inouï qu’une fortune acquise au jeu se soit conservée ; comme tous les joueurs de profession, sauf quelques phénomènes que l’on cite, ont mal fini, cette catégorie d’hommes improductifs peut être déversée dans celle des voleurs ou des mendiants, ad libitum.

Le jeu, comme distraction, est un petit contrat parfaitement honnête. Deux travailleurs, le soir, après une journée bien remplie, séparent une fraction de leur salaire et se le donnent réciproquement, à condition. Par exemple, les cinq francs