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D’abord, dit Mme de Mauchamp, le mariage « comme toute association doit contenir une clause résolutoire[1] ». Pas plus que dans une autre association les coassociés ne doivent engager définitivement leur liberté. « De nombreux désordres et de touchantes douleurs[2]… » montrent d’ailleurs combien il est inique de vouloir enchainer pour la vie deux êtres qui ne s’aiment plus. Enfin, dans un mauvais ménage, c’est toujours la femme qui est la plus malheureuse[3]. Mais, diront les adversaires du divorce, les époux ne sont jamais liés éternellement puisqu’ils peuvent faire appel à la loi de séparation. Sous le régime de la loi de séparation, les époux continueront d’être malheureux, car le lien conjugal, relâché seulement et non rompu, ne leur permet pas de contracter une nouvelle union ; et ne pouvant, dit Mme de Mauchamp chercher un compagnon selon leur cœur, les époux séparés se préparent une vieillesse triste et solitaire. La femme surtout marchant

  1. La Gazette des Femmes, no 3.
  2. La Femme libre.
  3. Brochure anonyme de 1830.