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gérante responsable ; « la Gazette des Femmes dispose en effet, dit-elle, de terrains en Beauce valant au minimum 180 000 francs[1] », somme plus que suffisante pour le cautionnement. Mais, la loi sur la presse n’ayant jamais été modifiée, la Gazette des Femmes resta toujours une revue mensuelle (il n’y aura jamais sous la monarchie de Juillet de journal féministe quotidien) et ne prit jamais l’étiquette de journal politique. Sa cinquième livraison (novembre 1836) fut pourtant, à la grande indignation de sa directrice, saisie comme telle par le directeur du timbre et taxée à six centimes[2]. Mais la directrice fit intervenir le préfet de police ; le droit de timbre fut levé aussitôt qu’appliqué. Au mois de mars 1837, la Gazette réduit de moitié son nombre de pages ; elle disparaît au mois de mai, pour renaître au mois de décembre de la même année et cesser définitivement de paraître en avril 1838. Quoiqu’assez peu lue (elle n’avait pas avec elle comme la Femme

  1. La Gazette des Femmes, no 1.
  2. Le sixième numéro seul de toute la collection porte en effet le timbre.