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besoin elle saurait bien s’en passer, George Sand n’étant pas la seule femme qui eût du génie. Inutile de dire que, depuis ce moment, George Sand ne collabora à aucun journal féministe. Elle semble même avoir abandonné complètement la politique féministe, puisque, dans son journal, la Cause du Peuple (9-23 avril 1848), où se trouvent pourtant de magnifiques plaidoyers en faveur de l’égalité, elle ne fait aucune mention de l’égalité des sexes.

III

Peu de temps après, ce fut avec la Liberté que la Voix des Femmes eut maille à partir. La Liberté, journal très répandu à ce moment-là, était une feuille démocratique, mais non pas socialiste, et, par conséquent, adversaire de toutes les théories socialistes et du féminisme en particulier. Aussi, dans un article du 15 avril 1848, apprécie-t-elle d’une façon plutôt sévère l’œuvre d’émancipation féminine.