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Jeanne Deroin, d’après lequel « quelques femmes, choisies parmi les plus dignes, les plus honorables, les plus capables, seront nommées par les hommes eux-mêmes pour venir défendre les droits de leur sexe ».

Une autre proposition plus bizarre se trouve dans l’Adresse des Femmes au gouvernement provisoire, qui parut dans la Voix des Femmes du 28 avril 1848.

Les femmes, y est-il dit, supplient le gouvernement provisoire de la République de rendre immédiatement un décret qui consacre en principe la reconnaissance absolue des droits civiques de la femme et admette les majeures veuves et non mariées à jouir de l’exercice du droit électoral, sur simple présentation d’actes authentiques constatant leur majorité ou leur émancipation légale.

Ce projet, qui exclut les femmes mariées du droit de suffrage, admet donc ce postulat, plutôt singulier, que le mari est le représentant de l’opinion de sa femme et que, par conséquent, leurs idées politiques doivent être identiques.