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de la femme » ; ses revendications, énergiquement appuyées et commentées par les nombreux clubs de femmes fondés à cette époque, portèrent pour la première fois sur le terrain de la politique et de l’action les théories féministes, jusqu’alors confinées dans le domaine littéraire.

Mais Olympe de Gouges porta sa tête sur l’échafaud, la Convention réprima durement les velléités d’affranchissement des femmes, et le féminisme révolutionnaire, après avoir eu encore quelque écho sous le Directoire[1], s’éteignit définitivement sous l’Empire.

Il fallut, pour le ranimer par contre-coup, un autre mouvement féministe tout différent dans son principe, sinon dans ses applications ; je veux parler du saint-simonisme.

L’idée de l’affranchissement de la femme n’est pas, comme on pourrait le croire, un point de détail de la théorie saint-simonienne ; elle est dans son essence même, dérive logiquement de ses principes religieux et métaphysiques les plus importants. Pour le bien

  1. L’Épître aux femmes (1797), par Mme Pipelet (la princesse de Salm).