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fait se confondent, le droit de suffrage n’appartient pas aux femmes. La Providence a voué les femmes à l’existence domestique[1]. » Il en était de même d’Odilon Barrot, qui, lors du fameux procès Lafarge, prononça ces paroles : « La nature a assigné à chaque sexe sa vie et sa condition. La femme qui a le malheur d’en sortir est un monstre de l’ordre moral[2]. »

Nous avons trouvé parmi les journaux quelques alliés pour les féministes ; mais un bien plus grand nombre leur étaient hostiles. Ainsi la Gazette de France, qui, au grand amusement de La Femme libre, démontrait la supériorité intellectuelle de l’homme par sa supériorité physique[3].

La Revue des Deux Mondes prit directement à partie la Femme libre, dirigée par des femmes « qui se sont affranchies de la domination des hommes en leur faisant des chemises[4] ». Elle prend une à une les col-

  1. Cité par la Démocratie pacifique, 10 janvier 1847.
  2. Cité par la Phalange, 25 août 1841.
  3. 1832.
  4. Revue des Deux Mondes, 14 novembre 1832.