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se distinguaient par « une touche large et ferme, un ton solide et vrai »[1] ; Mlle Rossignon, célèbre surtout par ses aquarelles ; Mlle Brunne, « au coloris harmonieux, au pinceau facile et correct[2] ».

Les paysagistes furent plus rares. Citons Mlle Brice, qui fut aussi une portraitiste ; Mme Eudalie Caillet, aux œuvres « d’une exécution large et facile[3] » (Salon de 1836) mais surtout le règne de Louis-Philippe, qui avait vu s’éteindre Mme Vigée-Lebrun, la gloire de la peinture féminine de 1780 à 1830, vit naître une très grande artiste, Rosa Bonheur, qui, toute jeune, « à l’âge où d’autres étudient encore[4] », fit ses débuts aux Salons de 1846 et 1847. Le critique d’art de la Revue indépendante reconnut dès ce moment en elle un peintre remarquable et, portant sur elle un jugement que l’époque suivante a ratifié, admira « ce sentiment si vrai de la nature qui la distingue[5] ».

  1. Le Journal des Femmes, mai 1834.
  2. Le Citateur féminin, 1835.
  3. Le Journal des Femmes, mai 1836.
  4. La Revue indépendante, mai 1846.
  5. Ibid.