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en droit de refuser le payement de l’impôt. « Car qui contribue aux charges, doit être admissible aux emplois[1]. » Nous voyons ici, exprimée pour la première fois, la théorie que certains féministes de France et d’Angleterre ont essayé, d’ailleurs sans succès, d’appliquer de nos jours.

Nous avons vu que jusqu’à présent il ne s’est agi que des jeunes filles. Dans une seconde partie de sa pétition, Mme de Mauchamp passe aux femmes. Elle les divise en deux catégories : celles qui ne peuvent disposer de leur fortune et celles qui en peuvent disposer. Pour les premières, c’est-à-dire pour toutes les femmes mariées sous le régime de la communauté, Mme de Mauchamp ne demande aucune espèce de droits. Le régime de la communauté est, dit-elle, pour la femme, un régime de servitude ; mais puisque le mari dispose seul de la fortune de sa femme, il est logique que seul il dispose des droits que cette fortune confère[2]. Les femmes, telle est sans doute l’arrière-

  1. La Gazette des Femmes, novembre 1836.
  2. Ibid.