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les pierres recommencent à pleuvoir ; à Montpellier, personne ne veut les loger ; à Pézenas et à Narbonne, « le regard de la Mère » les protège… Castelnaudary leur apparaît la ville sainte de l’Occident. C’est à coups de trique que Mende les accueille. Au Puy, tous les chiens sont déchaînés contre eux ; et les voilà de retour à Lyon, ayant laissé dans ce Midi tapageur une bruyante semaille féministe. »

J’ai, pour ma part, mis au premier rang des « martyres féministes » Joséphine Félicité, Suzanne Voilquin, Julie Franfernot, que M. Léon Abensour cite maintes fois. Elles furent de vraies femmes nouvelles, victimes de la sincérité de leurs idées. « Flora Tristan, écrivions-nous en 1896, est plus typique encore. Liée à un mari hostile, elle ne put achever l’œuvre sociale qui était le fond de sa destinée. La balle de ce jaloux manqua arrêter à jamais cette apôtre excessive. Elle réclamait un calvaire pour y vaticiner l’émancipation de la femme. Elle n’obtint le calvaire que pour y mourir. Un pratique amour pour le prolétariat la fit proclamer sur sa tombe « la Sainte Humanitaire ». Une autre, la plus dévouée