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l’éducatrice de la première enfance, car ici l’éducation se compose surtout de principes moraux, et la femme est meilleure moraliste, dit la Gazette, que les plus profonds philosophes[1]. Plus que l’homme, d’ailleurs, elle a de douceur et de patience ; la femme a donc (idée qu’on a partout réalisée aujourd’hui) sa place marquée dans les classes enfantines, de filles ou de garçons.

Mais pour les filles, en particulier, ce n’est pas seulement la première éducation, c’est l’éducation intégrale qui doit leur être donnée par des femmes.

En effet, dit le Conseiller des Femmes, l’éducation d’une femme par un homme peut être funeste à celle-ci. Il arrive parfois que, pour un homme, le savoir rend douteuses les lois universelles de la morale[2] » ; en montrant son scepticisme à une jeune âme, il pourra même, sans le vouloir, même sans s’en rendre compte, la lancer dans une mauvaise direction, la faire tomber « dans

  1. La Gazette des Femmes, février 1837.
  2. Le Conseiller des Femmes, 14 décembre 1833.