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lui pétrir un pain azyme de fine fleur de farine et de le cuire. Puis il porte ce pain à l’église avec un vase en verre rempli de vin et commande de sonner les cloches. Quand les chrétiens se sont réunis pour la prière à l’église où ils se placent sur des rangs, le prêtre verse du vase de verre un peu de vin dans une coupe d’argent et met le pain dans une serviette propre. Ensuite il se place devant les rangs, se tournant vers l’Orient. Il prend le pain dans sa main et lit : Jésus, le Christ[1], la nuit où les Juifs s’emparèrent de lui, prit du pain[2] dans sa main bénie et levant les yeux au Ciel vers le Dieu tout-puissant, il prononça la louange prescrite, rompit le pain, le distribua aux Apôtres morceau par morceau et leur dit : Mangez, ceci est mon corps. Dès qu’il a fini la lecture de ces paroles, le prêtre s’agenouille en personne devant ce pain, constatant par là que c’est le corps de Jésus et qu’il est le fils de Dieu, et en s’agenouillant il dit s’adressant au pain : Tu es le Dieu des Cieux et de la terre, tu es le fils de Dieu né avant tous les âges, c’est toi qui nous a sauvés des mains de Satan et a pris un corps dans le sein de Marie, c’est toi qui as ouvert les portes du Paradis[3] ; après avoir vaincu Satan tu t’es assis à la droite de ton Père dans le Ciel : je te demande de pardonner péchés et ceux de ton peuple que tu as sauvé par ton sang. Puis il montre ce pain aux rangs des chrétiens qui tous tombent à genoux en adorant. Après cela il prend la coupe de vin et leur dit : Notre Dieu, le Christ, avant sa mort, prit une coupe de vin, la donna aux Apôtres en leur disant : Buvez, ceci est mon sang. Puis il se prosterne devant la coupe, la montre aux chrétiens qui tous se prosternent à leur tour. Ensuite il mange le pain, boit le vin et finit la lecture de ce qui reste de l’évangile. Après cela il donne la bénédiction et on se sépare[4].

  1. Var. : Notre Dieu Jésus, le Christ.
  2. Var. : Du pain azyme.
  3. Var. ajoute : Pour ceux qui croient.
  4. Le Schaikh Abd Allah Bey dit : Il est inutile de nous occuper à démontrer par des preuves l’inanité de leurs dogmes qui ne proviennent ni de prophète ni d’envoyé, mais que les évêques ont élaborés dans les conciles plus de trois cents ans après Jésus. La Thora, comme les autres livres prophétiques, témoigne contre eux. Dans quel livre, par exemple, trouvez-vous que Dieu éternel et immortel est en trois personnes ? Quel envoyé a annoncé que Dieu a un Fils ou lui a associé un Esprit ? Lequel a mangé du pain et bu du vin prétendant que par la prière un prêtre pourrait donner à Dieu un corps et du sang ? Quel Prophète a déclaré que le repentir d’Adam n’a pas été agréé et que son péché imputé à sa postérité a nécessité la mort sur la croix du Messie ?