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connoître Soy-meme.

faire tort aux autres, si nous ne craignons pas seulement un retour d’injustice dans cette vie ; mais si de plus nous apprehendons de nous faire à nous même par là un préjudice éternel. Celuy qui sera occupé, comme il doit l’être, de sa dignité naturelle, qui l’éleve sans doute extremement au dessus des outrages qu’il peut recevoir, bien loin de vouloir se satisfaire aux dépens de la gloire de Dieu, concevra à peine quelque ressentiment de quelque maniere qu’on le traite. Enfin si cette communion naturelle & temporelle que nous avons avec les autres hommes dans la societé, peut faire naître quelque bienveillance entre nous, qui s’augmente selon le degré du commerce temporel que nous avons avec eux, quels motifs d’amour & de beneficence ne trouvons nous pas dans l’idée de cette societé éternelle, que nous devons, ou que nous pouvons avoir avec eux ?

Ainsi la ioy naturelle est dans l’homme : mais la perfection & l’étendüe de cette loy est dans l’homme immortel.

Au reste ces quatre forces de loix