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est-ce d’ailleurs que la plupart des hommes connoissent ces choies d’une maniere si trouble & si confuse, que ces prétendues connoissances ne servent ?|U’à les jetter dans légalement 3 U ne aut qu’avoir des idées confuses des choses & beaucoup de vanité, pour être perpetuellement dans l’erreur ; & il est certain que l’érudition ordinaire donne l’une & l’autre. Car il n’est pas possible de donner quelque distinction à des connoissances qu’on entasse en si grand nombre ; & il arrive presque toujours qu’on s’enfle par aquisition de ce tenebreux butin, comme si l’on avoit lieu de se feliciter s’aquerir de nouveaux

(>réjugés & de nouvelles erreurs ; & si abondance des connoissances, qui empéche la justesse & la droiture de l’esprit, valoit autant que leur clarté & leur distinction, qui produit un effet tout opposé. En cela on profite de Terreur du vulgaire, qui a accoûtumé de confondre ces choses : mais ni Ton n’impose aux gens veritablement habiles & éclairés, ni l’on n’a lieu d’être trop satisfait de soy-même. Ceux-là

même