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tes les illusions que l’amour propre nous fait sur ce sujet, pour nous la faire paroître ou raisonnable, ou glorieuse, ou sacrée, tous les faux discours des hommes, qui parlent éternellement des objets de Jeur cupidité, toutes les mauvaises idées de J’éducation, qui à cet égard nous trompe en une infinité de manieres, toutes les mauvaises lectures, toutes les études qui s’écartent de la pieté, mille préjugés, mille maximes faussement établies servent a en augmenter l’esprit, & à faire entrer cette vaine felicité dans la plus haute partie de nôtre ame par l’estime, comme elle étoit déja entrée dans la plus basse-pac le sentiment.

C’est ainsi que l’amour propre prend ses mesures contre le premier défaut qu’il entrevois dans fa prétendue felicité, Mais ce n’est pas en cela seulement qu’elle se trouve defectueuse. Elle est encore si mêlée qu’elle nous rend plûtôt miserables que heureux, & c’est en cela que l’amour propre ayme encore à se faire illusion. Car aprehendant que la forte attention que nous serons i ’N fus