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dont la consideration nous importeroit : mais dont la veiie est affligeante pour nous. Nous trouvons entre autres deux idées dans nôtre ame, que nous craignons par dessus toutes les autres, qui sont l’idée de nôtre misère & celle de nôtre devoir. L’idée de nôtre misère comprend celle de la fragilité du monde & de nôtre propre mortalité, celle de nos péchés & de la justice de Dieu, celle de nos vices & de nos foiblesses, & de la honte qui les fuit naturellement. L’idée du devoir enserme mille obligations penibles pour ime ame voluptueuse comme là nôtre, tristes pòuif Un cœurique rien rie touche que le plaisir, mortifiante pour nôtre orgueil, & insuportables à l’amour propre. Par là les occupations les moins attachantes, les divertissemens les plus insipides, les connoissances les plus seches & les employs les plus desagreables devienent l’objet de nôtre application ou de nôtre recherche comme «’ils pouvoient faire nôtre bonheur. Rien ne nous plaitque ce qui nous fait vivre dans la dissipation. Tout ce qui