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parce que d’un côté vous avés le sentiment de ce que vous êtes, & que de l’autre vous connoisles la valeur fi mediocre des objets qui font vôtre attachement. Devenés capable de cet interest infini, & vous n’aurés que faire de le cacher. Un cœur ouvert vers le Ciel n’a que faire de se déguiser. Il n’a qu’à se connoître, à agir sur ce principe, &à se montrer tel qu’il est. La honte que nous avons lors qu’on nous voit de trop prés, ne vient point de ce que nous nous connoissons trop bien : mais de ce que nous n’avons point fceu nous connoître ;

Telle est la Pudeur, la vertu du monde poli & raisonnable : ou plutôt le déguisement artificieux de nôtre intemperance & de nôtre volupté, qui ne nous empêchant point de penser avec plaisir aux mêmes voluptés, dont nous ne parlons qu’avec peine, a bien le soin de regler nos desirs ; comme si la corruption consii toit dans les expressions plutôt que dans les scntimens. . Gette vertu toute défectueuse & toute fausse qu’elle est jusques là a pourtant une assés èelle source. Il est cec\.i G a tain