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pour fuïr Dieu, & s’attacher à la terre, le corps semblera vouloir s’élever jusqu’à l’état de l’esprit, pour quitter la terre & pour aller glorifier Dieu dans le Ciel.

Certainement on ne doit point être surpris, que l’Évangile nous console, je ne diray pas, mieux que n’avoit fait la sagesse humaine : mais encore beaucoup mieux que la Loy toute divine qu’elle étoit, en ce qu’il nous révele clairement la vie & l’immortalité, qui font les seuls objets capables de satisfaire un esprit & un cœur comme le nôtre & qu’ainsi il a des divins raports avec nous. Mais comme nous trouvons dans cet objet tout ce qui nous peut consoler dans le sentiment de tant de miseres qui nous environnent, aussi y découvre-t-on tout ce qui peut nous élever veritablement.

Le sentiment de nôtre immortalité joint à la consideration de la gloire & du bonheur, que la Religion nous promet, nous éleve plus que le monde, plus que la sagesse tant vantée des Philosophes, & même plus que les vertus que les hommes ont connues.