Page:Abbé du Prat - Vénus dans le cloître ou la Religieuse en chemise, 1920.djvu/89

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


TROISIÈME ENTRETIEN


SŒUR AGNÈS, SŒUR ANGÉLIQUE


Agnès. — Ah ! que la beauté du jour est agréable ! cela me réveille tous les esprits. Retirons-nous toutes deux dans cette allée, afin de nous éloigner de la compagnie des autres.

Angélique. — Nous ne pouvions pas trouver dans tout le jardin un lieu plus propre à la promenade, car les arbres qui l’environnent nous donneront autant d’ombre qu’il en faut pour n’être pas exposées à la chaleur du soleil.

Agnès. — Il est vrai ; mais il est à craindre que madame ne vienne pour s’y récréer, car c’est ici l’endroit qu’elle choisit le plus souvent pour prendre l’air après le repas.

Angélique. — N’appréhende pas qu’elle nous chasse d’ici ; elle est à présent incommodée ; et si tu savais la cause de son indisposition, tu rirais trop.