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— 340 ans avant Jésus-Christ, mon frère.

— Bien, bien ! cela suffit, un 3, un 4 et un 0… merci !

Gillot descendit les premières marches de l’escalier.

— Dites donc ! lui cria frère Bruno, ce Trogue Pompée, abrégé par Justin, était-il d’église ?

— Non pas, que je sache.

— Et le nom du chien, vous avez oublié de me le dire…

Mais le compère Gillot était trop loin déjà, cette fois, Frère Bruno ne sut pas le nom du chien.

— Voilà comme une aventure perd la moitié de son prix ! grommela-t-il en rentrant dans sa cellule ; j’aurais dû lui demander cela avant de lui donner mon rosaire.

— Mais tu ne te corrigeras donc jamais ! dit-il avec mauvais humeur.

— Me corriger de quoi ?

— Tu sais bien ce que je veux dire !

— Mais non !

— Voyons ! ne mens pas au moins !

— Comment vieux coquin, mentir !

— Encore des gros mots !

— C’est toi qui as commencé ! – — Bon ! bon ! tu peux continuer tout seul, moi, je ne me dispute pas sur ce ton-la !

Bruno fit en même temps un geste plein de dignité comme pour mettre fin à cette querelle inopportune et malséante. On se tut de part et d’autre. Le fait est que de semblables discussions dégénèrent parfois en voies de fait, et que, sans sa louable prudence, frère Bruno se serait exposé à se prendre lui-même à la barbe.

Il vint s’accouder contre l’appui de sa petite fenêtre. Mais il gardait de la rancune, et le premier venu aurait pu voir qu’il avait quelque chose sur le cœur.

— Une fois pour toutes, dit-il après un silence très court, mets plus de modération dans tes paroles ! Se fâcher comme cela tout rouge dès les premiers mots, c’est la mort des discussions ! Qu’arrive-t-il ? On est obligé de se taire, afln de n’en pas venir à